Pas de démocratie sans opposition, pas d'humanité sans protection de la nature

Courrier de lecteur paru dans le Quotidien jurassien du mardi 3 janvier 2016:

La politique énergétique sert beaucoup de maîtres et d’opposants. On pourrait facilement croire que ces derniers sont ceux par qui l’immobilisme arrive. Je ne le crois pas. Ces opposants ont stimulé des initiatives intéressantes avec des retombées locales concrètes allant de l’autosuffisance énergétique (Bourrignon, LQJ 27.12.2016) aux mesures d’économies ou d’auto-production récemment exposées par le ministre de l’environnement, David Eray. Dans les Franches-Montagnes une association s’est créée pour réfléchir à l’avenir énergétique renouvelable de la région (Franches-Energies), motivée sans doute par le mouvement d’opposition qu’ont soulevé les parcs éoliens industriels de BKW, Alpiq ou ADEV. Sans opposants, le Jura aurait tôt fait de ressembler à une zone industrielle privilégiée des grands groupes électriques (entre autres). Un projet de géothermie profonde à deux pas des habitations, des éoliennes industrielles, dont la hauteur ne semble plus connaître de limite, dans les plus beaux paysages protégés des Crêtes jurassiennes, ne peuvent que soulever un tollé de protestations et c’est heureux ! À croire que ceux qui viennent avec de telles propositions ont oublié le sens de la communauté et son importance dans le développement et l’épanouissement d’une région. Continuons de résister et les propositions continueront de se diversifier à échelle humaine sans altérer la qualité de vie pour des intérêts très mal définis. Les opposants restent les garants d’une saine démocratie.

Pascale Hoffmeyer

Saint-Brais